Famille des Astéracées, genre Coreopsis
Nous poursuivons notre tour des marguerites nord-americaines avec les coréopsis, des plantes apparentées aux bidens, dahlias et cosmos. Il en existe environ 60 espèces natives du continent américain.
Les coréopsis des jardins, très florifères, sont des vivaces, sauf une annuelle, Coreopsis tinctoria. Des plantes très rustiques, au-delà de – 18°, souvent plus. Leur hauteur dépasse rarement 80 cm, mais C. tripteris peut atteindre 2 m. Les feuilles sont simples (non divisées) ou découpées en lobes. Sur un même plant, leur forme et leur disposition peuvent varier, de la base au sommet.
La floraison est estivale. Le capitule radié séduit le regard par ses couleurs chaudes et son look. Les ligules, parfois dentées, vont du jaune citron au jaune orangé, sauf chez C. rosea (la seule espèce à ligules roses) et C. tinctoria (la seule à ligules bicolores, jaunes avec un œil rouge, une annuelle). Le nombre de ligules par capitule est variable, souvent autour de 8.
Les coréopsis attirent les abeilles, syrphes et papillons, à condition de de pas tomber sur un cultivar trop modifié. La floraison est longue, souvent tout l’été. On peut la prolonger en coupant les capitules fanés.
On distingue trois groupes:
- Les coréopsis vivaces robustes : C. verticillata, C. palmata, C. major et C. tripteris, à ligules jaunes, plus C. rosea à ligules roses.
- Les coréopsis vivaces de courte vie : C. grandiflora, C. lanceolata et C. auriculata, à ligules jaunes.
- L’annuel C. tinctoria, à ligules bicolores, jaunes et rouges.
Pour les vivaces, il est conseillé de diviser la souche tous les 3 ans.
Creation horticole
Les cultivars sont nombreux, surtout par hybridation avec C. rosea ou C. tinctoria pour les couleurs des ligules et C. verticillata pour son fin feuillage. La longévité n’est pas leur point fort, car ils sont issus de croisements répétés entre des coréopsis robustes, d’autres de courte vie et un annuel. Stériles, ils ne font pas de graines. Eviter ceux à fleur double ou semi-double.
Dans un groupe aussi horticole, ne pas oublier les graines d’espèces non modifiées : on en trouve pour les coréopsis lanceolata, grandiflora, tinctoria, tripteris et palmata, plus des graines d’importation.
1) Les coréopsis vivaces robustes
Ces espèces sont des vivaces de bonne longévité, capables d’endurer des hivers humides dans un sol lourd. Elles se propagent par des rhizomes (tiges souterraines) sans devenir envahissants. Elles présentent une bonne résistance à l’oïdium, une maladie cryptogamique qui attaque les feuilles en les couvrant d’un feutrage blanc.
Coreopsis verticillata, hauteur 80 cm. Le plus connu, à juste titre : une touffe dense, très ramifiée, des tiges grêles, souples, un feuillage très finement découpé, et une floraison abondante de juin à septembre. Deux feuilles opposées donnent la fausse impression d’un verticille, d’où le nom C. verticillata. Son capitule est jaune citron, de diamètre entre 3 à 5 cm.
C. verticillata est le meilleur choix pour débuter. Il supporte mieux la chaleur et la sécheresse que les autres coréopsis, et trouve sa place dans un jardin sobre en eau. Au printemps, son démarrage est tardif, marquer sa place pour ne pas l’oublier.
C. verticillata ‘Zagreb’ (50 cm) est une sélection à ligules jaune vif, créée en 1948 par l’horticulteur allemand Ernst Pagels. C. ‘Moonbeam’ (60 cm) est un hybride stérile (pas de graines) issu de C. verticillata et C. rosea, à ligules jaune clair. C. ‘Sunbeam’ est issu d’une mutation de Moonbeam’ d’un jaune plus soutenu.
C. major, hauteur 80 cm. On le reconnait par sa feuille découpée en 3 folioles lancéolées. Deux feuilles opposées donnent la fausse impression d’un verticille. Longue floraison estivale, grand capitule à ligules jaunes, de 5 cm de diamètre. Plante peu exigeante, se satisfait d’un sol pauvre. Manque un peu de vigueur, plus beau si planté en groupe.
C. palmata, hauteur 90 cm. Tiges raides et dressées, non ramifiées, portant chacune un unique capitule jaune clair, de 3 à 5 cm de diamètre. Feuilles découpées en 3 lobes lancéolés, parfois 5.
C. tripteris, hauteur 1,8 m et plus, le géant de l’équipe, très robuste. Feuilles découpées à 3 lobes lancéolés, parfois 5. Longues tiges dressées non ramifiées sauf vers le haut, portant des capitules à ligules jaunes non dentées et cœur brun, de 3 à 5 cm de diamètre. Longue floraison qui se prolonge en automne.
C. rosea, hauteur 60 cm. Il ressemble à C. verticillata dans son port et son feuillage, mais ici les feuilles sont simples, linéaires, filiformes, rarement découpées. Petit capitule à ligules roses. Contrairement à C. verticillata , il ne supporte ni les fortes chaleurs ni la sécheresse, réclamant un sol frais à humide sans excès.
2) Coréopsis vivaces de courte vie
Il s’agit de C. grandiflora, C. lanceolata et C. auriculata. Ces espèces ont des atouts : une floraison, abondante dès la 1ère année, à partir de juin. Un capitule de grande taille, à ligules dentées, superbe, d’un jaune éclatant tirant parfois sur l’orange. Mais elles sont un défi à cultiver, par manque de robustesse ou par sensibilité à l’oïdium. Couper les tiges florales en début septembre pour éviter que les souches s’épuisent à fleurir. Faire des boutures pour anticiper sur les pertes probables.
Leur longévité est améliorée par un sol qui draine vite (par exemple, en pente, butte ou massif surélevé). En hiver, ce ne sont pas les coups de froid qu’elles craignent, mais plutôt un sol mouillé.
Toutes sont sensibles à l’oïdium. Pour l’éviter, arroser plutôt le matin sans mouiller le feuillage, et éviter de serrer les plants pour garder une bonne circulation de l’air.
C. grandiflora, coreopsis à grandes fleurs, hauteur 60 cm. Les feuilles du bas sont simples, lancéolées, celles situées le long des tiges sont finement découpées. Son capitule peut avoir 6 cm de diamètre. Propagation par stolons.
C. lanceolata, coreopsis lancéolé, hauteur 60 cm. Comparé à C. grandiflora, on le reconnaît par ses feuilles pour la plupart simples, ses tiges florales sans aucune feuille dans leur moitié haute, et par son grand capitule pouvant atteindre 8 cm de diamètre. Sa longévité est assez bonne mais il est sensible à l’oïdium.
C. auriculata, coreopsis auriculé, hauteur 40 cm. Il se propage par ses stolons (tiges aériennes rampantes qui s’enracinent comme chez le fraisier) sans être invasif. Un coréopsis original par son beau feuillage persistant, vert foncé, dense. Les feuilles sont simples ou portent chacune à sa base deux lobes latéraux comme deux oreilles de souris, d’où auriculata. Le plus précoce, il fleurit dès le printemps. Le capitule fait 3 à 5 cm de diamètre.
3) Annuel
C. tinctoria, coreopsis des teinturiers, calliopsis. Hauteur 90 cm, nettement moins pour certains cultivars. Feuilles pennées, finement découpées. Floraison rapide et abondante, élégant capitule à ligules dentées, bicolores jaune-rouge, autour du disque brun. Bonne résistance à la sécheresse.