Famille des Astéracées, genre Vernonia
Vernonia est un genre cormopolite d’environ 340 espèces, souvent tropicales, des plantes herbacées, arbrisseaux ou arbres. Celles d’Amérique du Nord sont préférées dans les jardins car hyper-rustiques, mais on les voit encore trop rarement.
Le britannique William Vernon, qui a donné son nom au genre Vernonia, a étudié ces plantes et ramené les premières graines en Europe dès 1698.
Ce sont des vivaces hautes à très hautes, au port dressé, au feuillage caduc, vert foncé. Leurs tiges érigées, non ramifiées sauf au niveau de l’inflorescence, sont bien rigides. Les feuilles, implantées le long des tiges, sont alternes, lancéolées, aux marges entières ou dentelées ou dentées, sauf chez Vernonia lettermannii où elles sont linéaires.
Fleur et butineurs
La floraison dure 4 à 6 semaines et se produit entre juillet et octobre, selon l’espèce et le climat.
Le capitule d’une vernonia ressemble à celui d’une centaurée : il est sans ligules (absence de ‘pétales’). Tous les fleurons sont bisexués, tubulés, longs et formant une touffe lâche d’une couleur mauve violacé à rose pourpré.
Riches en nectar facilement accessible, ils attirent particulièrement les papillons, et de nombreuses abeilles.
Les capitules sont groupés en ‘bouquets’ non parfumés au sommet des tiges.
En compagnie des eupatoires, asters et verges d’or, les vernonias illuminent la fin de l’été. Le ballet des butineurs tardifs anime le jardin.
Culture
Le vernonia est robuste et peu exigeant. Le cultiver en plein soleil, dans un sol ordinaire à riche. Il met deux ans pour bien s’enraciner, donc il faut être vigilant sur l’arrosage durant cette période.
Comme pour une eupatoire, ses dimensions dépendent des conditions de culture : plus le sol est riche et humide, plus il sera haut, feuillu et vigoureux. Malgré leur longueur, les tiges ne versent pas, donc il est en général inutile de les tuteurer.
À l’état sauvage, la plupart des vernonias (notamment les plus hauts) ont pour habitat les prairies inondables, fossés, berges de rivières, tourbières, prairies de carex : ils ne tolèrent pas une sécheresse prolongée, et préfèrent un sol frais à humide, avec des arrosages réguliers en été. Ils ont un profil ‘buveur’ .
Mais certains poussent dans la rocaille, sur des sols ‘secs’ à moyennement humides et supportent des épisodes de sécheresse. Des arrosages occasionnels en été devraient suffire. Ils ont un profil ‘sobre en eau’.
Le vernonia se propage lentement par ses rhizomes, jusqu’à former une petite colonie. Il se multiplie surtout par boutures. La division de la souche peut se faire au printemps, mais elle est parfois compliquée par la profondeur des racines. L’entretien se limite à couper les tiges à l’automne pour éviter les semis spontanés, ou au début du printemps pour que les oiseaux profitent des graines en hiver.
Espèces
Profil ‘sobre’ en eau
Vernonia lettermannii, le vernonia qui s’intègre le plus facilement dans un jardin. Il diffère des autres par sa petite taille (de 60 à 90 cm), par son port évasé et surtout par ses nombreuses feuilles linéaires, très étroites, qui lui donnent un aspect touffu. Un cultivar, ‘Iron Butterfly’.
Vernonia baldwinii. Hauteur de 1 à 1,5 m. Il pousse dans la rocaille, les zones perturbées, les bords de route. Port dressé, feuilles lancéolées. Floraison plus précoce.
Profil ‘buveur’
Ces vernonias ont un port dressé et des feuilles lancéolées. Ne pas laisser sécher le sol en été.
Vernonia fasciculata. Hauteur 1 à 1,2 m. On le trouve au nord des USA et au Manitoba (Canada), dans des zones humides.
Vernonia missurica, Vernonia du Missouri. Hauteur de 1 à 1,5 m.
Vernonia noveboracensis, Vernonia de New York. Hauteur de 1,5 à 2 m. Grande plante native des prairies humides de la côte Est.
Vernonia crinita = Vernonia arkansana, Vernonia de l’Arkansas. Hauteur environ 2 m. On le distingue facilement des autres vernonias par les bractées de l’involucre (voir Centaurées), longues et filiformes. Le cultivar ‘Mammuth’ peut dépasser 2 m.
Vernonia gigantea, Vernonia géante. Nord-Est des USA et Canada. Haute de 2,5 m environ. Elle pousse souvent en sous-bois humide et supporte la mi-ombre.
Hybride
Vernonia missurica x angustifolia, un hybride issu d’un croisement entre V. missurica et V. angustifolia, 1,5 m