Famille des Astéracées, genres Helenium et Gaillardia
1) Les hélénies
Nous commençons une tournée des « marguerites » nord-américaines par les héléniums, suivies des échinacées, rudbeckias, coréopsis.
Hélénie d’automne Helenium autumnale
C’est l’espèce la plus connue. Son nom évoque l’automne : très florifère, la forme sauvage fleurit environ 8 semaines de la fin de l’été jusqu’aux gelées. Elle est robuste et très rustique. Sa hauteur va jusqu’à 1,7 m.
Elle prospère dans des zones humides : prairies inondables, marais, berges. De longues tiges dressées, rigides, ailées, non ramifiées sauf vers le haut, portent des feuilles lancéolées, et à leur sommet des groupes de capitules radiés (entourés de ligules qui ressemblent à des pétales).
Le capitule a un diamètre de 3 à 5 cm, plus chez certains hybrides. Le disque central, jaune ou brun, est bombé (on parle de cône), entouré de ligules jaunes, de forme spatulée. Leur nombre est variable, de 11 à 21 chez Helenium autumnale.
Image 2 : le bout de chaque ligule présente 3 arrondis, ce qui permet de distinguer les héléniums d’autres plantes à cônes comme les rudbekias ou les échinacées.
Image 4 : on voit au sommet des fleurons non éclos, qui dominent une 1ère couronne de fleurons en phase mâle (styles enduits de pollen), suivie d’une 2iè couronne de fleurons en phase femelle, avec les styles fourchus.
Les hybrides
Helenium autumnale est vendue en France uniquement sous la forme d’hybrides, jamais sous sa forme botanique non modifiée, malgré des appellations trompeuses. Ces cultivars, issus de croisements entre H. autumnale et H. bigelovii (qui fleurit en juin) sont nettement moins hauts, et leur floraison moins tardive, en juillet – août.
Ils égaient l’été par leur floraison abondante, quand le jardin commence à manquer de fleurs. Les fleurons, riches en pollen et nectar, attirent une cohue d’abeilles, syrphes ou papillons. Ils nécessitent au moins 6 heures de franc soleil par jour, pour leur vigueur et leur floraison. Comme ils fleurissent en période sèche, quelques arrosages sont les bienvenus, sans excès. Les plants hauts doivent parfois être tuteurés.
H. ‘Moerheim Beauty’ fut le premier hélénium à ligules rouges, créé vers 1930 aux Pays-Bas par Bonne Ruys, et toujours produit. Il a ouvert la voie à une hybridation prolifique qui visait : des plants plus compacts, de plus grands capitules , des ligules qui se tiennent droits, rouges, oranges, ou bicolores rouge – jaune. Éliminer ceux à fleur double comme H. ‘Double Trouble’ ou semi-double comme H. ‘Tijuana Brass’ .
Quatre hybrides historiques à ligules jaunes, créés vers 1940-1950 par l’hybrideur allemand Karl Foerster, attirent l’attention : H. ‘Goldrausch’, H. ‘Kanaria’, H. ‘Kugelsonne’ et H. ‘Zimbelstern’. Ils sont toujours parmi les meilleurs actuellement.
En graines, on trouve la référence H. autumnale – Semences Du Puy. On obtient une population variée : la hauteur va de 80 cm à 1,7 m, le diamètre des capitules va de petit (4 cm) à grand (7 cm), les ligules sont jaunes, rouges, oranges, bicolores … Les plants sont vigoureux, robustes, très florifères et très attractifs aux butineurs.
Autres espèces
H. hoopesii. Hauteur 1 m. Rosette basale de belles et longues feuilles étroites, lancéolées, tiges ramifiées vers le haut. Capitules moins nombreux que chez H. autumnale, mais de grand diamètre (6 à 8 cm). Cône orange, ligules jaunes ébouriffées. Longue floraison, dès le mois de juin. On le trouve en graines.
H. bigelovii. Vendu en France sous la forme ‘The Bishop’, une sélection basse, haute de 60 cm. Tiges pas ou peu ramifiées, capitules souvent solitaires, de grand diamètre (6 à 8 cm). Cône brun chocolat entouré de ligules jaunes. Floraison 4 à 5 semaines, dès le mois de juin.
2) Les gaillardes
Apparentées aux héléniums, elles forment un petit genre d’une vingtaine d’espèces. En vente, on trouve une vivace, Gaillardia aristata, l’annuelle G. pulchella, et les hybrides G. × grandiflora issus de croisements entre G. aristata et G. pulchella, des vivaces de courte vie,
Les cultivars en vente sont très horticoles, éloignés des fleurs sauvages. Comme chez les héléniums, la mode des ligules rouges ou bicolores rouge – jaune a sévi. L’annuelle G. pulchella a naturellement des ligules de ce type, et elle a transmis par hybridation ces couleurs aux autres cultivars.
La floraison des hybrides G. × grandiflora est très longue, de juin à octobre, et très abondante, ce qui les épuise et contribue à leur manque de longévité, en plus de leur inaptitude à passer un hiver dans un sol lourd et trempé. Leur rusticité théorique, au-delà de – 20°, n’apporte rien dans ce cas.