Famille des Astéracées, genres Aster, Symphyotrichum, Eurybia, Ampelaster, Galatella, …
Ces « étoiles » sont des vivaces très rustiques au feuillage caduc, distribuées principalement en Amérique du Nord. Le port est très variable, leurs feuilles sont linéaires, lancéolées ou ovales, parfois découpées. Leur capitule radié a un diamètre qui varie de 1 à 6 cm, de la pâquerette à une grande marguerite. Sur les fleurs sauvages, les ligules sont blanches, roses, mauves ou bleues, le disque central jaune, pourpre ou brun.
Dès le 17iè siècle, des colons envoient en Angleterre des graines d’asters depuis la côte Est de l’Amérique du Nord. Par exemple en 1633 , John Tradescant ramène de Virginie les graines d’un aster qui allait devenir Aster tradescantii. Puis des horticulteurs anglais (Ernest Ballard), hollandais, allemands, créent les premiers cultivars. Les anciennes hybridations, fortuites ou voulues, n’ont pas été enregistrées et l’origine des cultivars actuels est souvent inconnue, ce qui fait des asters des jardins un groupe assez confus.
L’ancien genre Aster comprenait environ 600 espèces. Suite à un changement de classification, il a été divisé en plusieurs genres : le nouveau genre Aster, plus petit (170 espèces, les ‘vrais’ asters), Symphyotrichum, Eurybia, Ampelaster, Galatella, …. Par exemple, Aster ericoides est devenu Symphyotrichum ericoides. En horticulture, on garde les anciens noms. Par la suite, l’ancien nom sera écrit en premier, le nouveau en deuxième..
Ici on se limite aux asters qui fleurissent d’août à octobre, une des rares floraisons de fin d’été et d’automne. En cette période, les abeilles solitaires se limitent à quelques rares espèces tardives. Les capitules sont surtout visités par des abeilles à miel, bourdons, papillons et syrphes.
Les symphyotrichums
Les asters du genre Symphyotrichum, natifs d’Amérique du Nord, sont les plus nombreux. Ce sont des vivaces qui peuvent atteindre 2 m de haut, à feuilles alternes, souvent elliptiques à lancéolées. Ils sont très florifères, sur 3 à 5 semaines. L’inflorescence est du type marguerite (capitule radié), à ligules blanches, roses ou bleues, disposés sur un seul rang (parfois sur 2 à 4 rangs). Le disque central est jaune, virant framboise, pourpre ou brun à maturité.
Les cultivars horticoles sont souvent – sans le dire – des hybrides éloignés des versions sauvages, et cela explique la grande diversité des coloris. Cependant, on est rarement déçu avec ces asters d’automne, à condition d’éviter ceux à fleur double ou semi-double.
Asters à nuées de petits capitules à ligules blanches
Aster ericoides = Symphyotrichum ericoides. Hauteur juqu’à 1 m. Le mot ericoides vient de ses feuilles sessiles, étroites, presque linéaires, un peu comme celles des bruyères (genre Erica). Nuées de capitules de la taille d’un pâquerette (10 mm de diamètre), à ligules blanches, sinon bleu violacé. A. ericoides f. prostratus est une forme rampante haute de 25 cm, un excellent couvre-sol, superbe en cascade. Cultivars : ‘Blue star’, ‘Esther’, ‘Golden spray, ‘Lovely’, ‘Snow flurry’, …. Les asters améthystes ou Aster x amethystinum sont des hybrides entre un A. ericoides et un A. novae-angliae.
Aster lateriflorus = S. lateriflorum. Hauteur jusqu’à 1,2 m. De longues tiges arquées retombantes lui donnent un port original. Nuées de capitules à ligules blanches de la taille d’un pâquerette. Aster à croissance rapide : diviser la souche tous les 3 ou 4 ans. Cultivars : Chloé’, ‘Coombe Fishacre’, ‘Lady In Black’, dont le feuillage prend une teinte bronze (d’où son nom), à condition qu’il soit bien exposé au soleil.
Aster tradescantii = S. tradescantii, une espèce proche de Aster lateriflorus.
Astar pilosus var pringlei = S. pilosum var pringlei, Aster pringlei. Hauteur jusqu’à 1,2 m. On le reconnaît par ses feuilles, longues et étroites, linéaires. Un des plus tardifs. En octobre, nuées de petits capitules de 12 à 18 mm de diamètre, à ligules blanches. Un cultivar très connu, ‘Monte Cassino’, utilisé par les fleuristes car il donne du volume et de la légèreté aux bouquets. Eviter ‘Monte Cassino Double’.
Asters à ligules bleu ciel
Aster azureus = S. oolentangiense. Hauteur 1 m. Feuilles rugueuses comme du papier de verre fin. Capitule de 12 à 18 mm de diamètre, à ligules bleu ciel.
Aster cordifolius = S. cordifolium, Aster à feuilles cordées (en forme de cœur). Hauteur jusqu’à 1,2 m. Capitule de 12 à 18 mm de diamètre, à ligules bleu ciel. Plante de sous-bois ouvert, il se plait aussi bien au soleil qu’à mi-ombre et profite d’un sol humide sans excès. Cultivars : ‘Blütenregen’, ‘Chieftain’, Ideal’ et ‘Little Carlow’, en fait un hybride entre A. cordifolius et A. novi-belgii.
Aster laevis = S. laeve, Aster lisse. Hauteur de 80 cm à 1,5 m. Les tiges et feuilles sont lisses. Les feuilles, sans pétiole, « embrassent » la tige. Cascade de capitules de 25 à 30 mm de diamètre, à ligules bleu lavande. Classé envahissant en plusieurs régions de France. Cultivars : ‘Arcturus’, ‘White Climax’, ‘Calliope’, ‘Anneke’, ‘Bluebird’, …
Aster oblongifolius = S. oblongifolium, Aster aromatique, à cause de la légère senteur mentholée de ses feuilles au soleil. Hauteur 80 cm. Aspect buissonnant, propagation rapide par les rhizomes, feuillage dense, un excellent couvre-sol sobre en eau. Longue floraison, la plus tardive, juste avant les gelées. Capitule de 25 à 30 mm de diamètre, à ligules bleu violacé. Cultivars : ‘Raydon’s Favorite’, ‘October skies’, ‘Fanny’, …
Aster turbinellus = S. turbinellum. Hauteur jusqu’à 1,2 m. Un des meilleurs, injustement méconnu. Look sauvage, beau feuillage, floraison tardive, capitule de 25 à 30 mm de diamètre, ligules bleu lavande à bleu violacé.
Asters de la Nouvelle Angleterre
Aster novae-angliae = Symphyotrichum novae-angliae. Hauteur 1,5 m et plus. Tiges rigides, non ramifiées sauf vers le sommet, feuilles rugueuses qui embrassent les tiges. Capitule de 3 à 4 cm de diamètre. Sur la forme sauvage, chaque capitule présente de 40 à 100 ligules, disposées sur un ou plusieurs rangs, de couleur bleu ciel sinon bleu violacé, rose ou blanche.
Les asters novae-angliae horticoles sont des hybrides. Par exemple, ‘Septemberrubin’ = ‘September ruby’ à ligules rubis et ‘Marina Wolkonsky’ à ligules violettes, sont de grands asters (1,5 m à 2 m), superbes sous le soleil d’octobre, et très attractifs aux butineurs, à l’inverse du populaire ‘Purple Dome’ qui reste sans visite.
Les grands asters apprécient un sol riche et frais. Ils s’étendent rapidement : diviser la souche tous les 3 ou 4 ans. Les tiges ayant tendance à verser à l’automne sous le poids des fleurs, on peut éviter la corvée de tuteurage en pinçant plusieurs fois l’extrémité des tiges durant les mois de mai et juin : on obtient un port moins ‘ haut perché ‘, compact et touffu.
Asters de New-York
Aster novi-belgii = S. novi-belgii. Il s’agit d’une famille d’hybrides très horticoles, éloignés de l’espèce et sensibles à l’oïdium. Leurs capitules sont souvent semi-doubles ou doubles, comme chez A. novi-belgii ‘Marie Ballard’. Même tableau avec Aster dumosus, aster nain d’automne.
Les ‘vrais’ asters
Aster amellus, Marguerite de la Saint-Michel (Pyrénées, Alpes, Caucase). Port dressé, hauteur 60 cm. Capitule de 2 à 3 cm de diamètre, à ligules bleu violacé. Nombreux cultivars. Ce montagnard requiert un sol pauvre et bien drainé. Une espèce proche, Aster pyrenaeus ; cultivar : ‘Lutetia’.
Aster x frikartii désigne un hybride issu de A. amellus et A. thomsonii (Himalaya). Plusieurs cultivars dont Mönch, beau mais peu attractif.
Aster ageratoïdes ou Aster à feuilles de chêne (Asie). Hauteur 60 cm. Tiges pourpre foncé, feuillage vert sombre. Très tardif, capitule de 15 à 20 mm de diamètre, à ligules violettes. Il s’étend par ses rhizomes, formant un excellent couvre-sol, même en mi-ombre. Cultivars : ‘Ezo Murazaki’, ‘Harry Schmidt’ , ‘Ashvi’, ‘Asran’, …
Les eurybias
Aster divaricatus = Eurybia divaricata, Aster divariqué (Amérique du Nord). Plante de sous-bois ouvert, il tolère dans une lumière tamisée. Hauteur 50 à 80 cm. Feuilles cordées, particulièrement larges pour un aster, une adaptation au manque de lumière. Capitule de 18 à 25 mm de diamètre, qui présente 5 à 10 ligules blanches. Il se propage par ses rhizomes, ce qui en fait un excellent choix pour végétaliser un sol difficile sous un arbre. Apprécie un sol humide sans excès.
Aster macrophyllus = Eurybia macrophylla (Amérique du Nord). Même profil qu’Aster divaricatus, avec des feuilles basales cordées encore plus larges, jusqu’à 16 cm, et des ligules bleu pâle. Un bon couve-sol pour la mi-ombre.
Les ampelasters
Aster carolinianus = Ampelaster carolinianus est le seul aster grimpant ! Natif du Sud-Est des Etats-Unis, Floride et états voisins, où il prospère dans des zones chaudes et humides. Cette vivace touffue à croissance rapide peut dépasser 3 m de hauteur, en prenant appui sur des murs, des clôtures ou d’autres plantes, sans se fixer. Feuilles persistantes qui rougissent en hiver. Floraison hivernale, de décembre à mars, capitule rose à bleu violacé de 3 cm de diamètre, agréablement parfumé. Cet aster est moyennement rustique, premiers dégâts dès – 5° ; il vaut mieux le cultiver sous climat doux, dans un sol qui garde l’humidité. Diviser la souche s’il faiblit.
Les galatellas
Ils fleurissent à partir d’ août – septembre.
Aster sedifolius = Galatella sedifolia, Aster à feuilles de sedum. Hauteur 50 cm. Aster de pelouse sèche, feuilles étroites, presque linéaires, capitule de 3 cm de diamètre, avec 5 à 10 ligules bleu violacé. Cultivar : ‘Nanus’.
Aster linosyris = Galatella linosyris, Linosyris à feuilles de lin. Hauteur 50 cm. Aster de pelouse sèche, il supporte un fort ensoleillement et la sécheresse dans un sol pauvre. Feuilles linéaires très étroites. Le petit capitule, de 15 à 20 mm de diamètre, n’a pas de ligules, comme chez une tanaisie (adaptation à la sécheresse ?). Les fleurons du disque lui donnent sa couleur jaune. Convient à une rocaille.
Aster tataricus = Galatella tatarica, Aster de Tartarie, natif de Sibérie, Chine, Corée, Japon, un des plus tardifs. Port érigé, haut de 1,2 m à 2 m, moins pour les cultivars. Les grandes feuilles basales dentées peuvent atteindre 40 cm de long et 15 cm de large. Les hampes florales, non ramifiées, sont fortes et se passent de tuteurage. L’inflorescence est superbe, le capitule a des ligules assez courtes, roses à bleu violacé, qui tranchent bien sur le cœur jaune vif. Une plante originale, à planter dans un sol riche et frais. Un cultivar, ‘Jindai’, à ligules violettes plus colorées que le type.
Genre Miyamayomena
Aster koraiensis = Miyamayomena koraiensis, Aster de Corée. Hauteur de 50 à 80 cm. Un aster robuste à grand capitule, de 4 à 5 cm de diamètre, à ligules bleu ciel.
Les hétérothécas (asters dorés)
Ce ne sont pas des asters, ni de près ni de loin. Leurs ligules sont jaunes, ce qui n’est jamais le cas chez les asters vrais ou apparentés. Mais leur nom vernaculaire est golden asters, asters dorés, et ils sont vendus sous ce nom.
L’aster doré Heterotheca villosa est natif des plaines arides du sud -ouest américain, du Colorado à la Californie. Son ancien nom est Chrysopsis villosa.
Il forme une boule arrondie haute de 30 à 50 cm. Les feuilles sont étroites, lancéolées, pubescentes, vert argenté. Les tiges sont velues. La floraison est tardive et longue, à partir d’août, amie des abeilles, syrphes et papillons.
Très rustique, il pousse au soleil dans des sols graveleux ou sableux, bien drainés. Une fois établi, il supporte la sécheresse. Prolonger la floraison en coupant au fur et à mesure les capitules fanés.
Culture des asters d’automne
La plupart sont très rustiques, au-delà de – 15°. Pour ceux à croissance rapide, la souche se propage vite en périphérie, son centre vieillit et décline. Pour la rajeunir, l’extraire tous les 3 ou 4 ans, diviser la périphérie en éclats à replanter.
Quelques espèces sont sensibles à l’oïdium, qui poudre de blanc le feuillage mais sans gravité. Préventivement, choisir des variétés connues pour être résistantes, ne pas serrer les plants pour que l’air circule, ne jamais arroser sur les feuilles mais à la base, les exposer au soleil du matin qui sèche vite la rosée.