Chèvrefeuilles, arbres ou arbustes

Abeille sur chèvrefeuille d’hiver

Famille des Caprifoliacées, genre Lonicera

Il existe environ 180 espèces de chèvrefeuilles, au port très variable, des arbres, des arbustes, plus des lianes (voir Chèvrefeuilles, grimpants). Leur feuillage est caduc ou persistant. Les feuilles sont opposées, ovales à elliptiques, généralement entières, rarement dentélées ou divisées. Par la suite, on se limite aux arbres ou arbustes.

Chèvrefeuilles, arbres ou arbustes

Ils sont pour la plupart originaires d’Asie : Chine, Himalaya, Sibérie, Japon. Mais on en trouve à l’état sauvage en France, les loniceras alpigena, nigra, pyrenaica et xylosteum.

Leur hauteur varie généralement entre 1,5 et 3 m, mais Lonicera maackii est un arbre imposant qui peut atteindre 5 m de haut. Le feuillage est caduc, sauf chez L. fragrantissima, semi-persistant.

Ils sont très rustiques, supportant des froids au-delà de – 15°. On peut les planter en sujet isolé, ou les grouper en haie libre ou taillée. Ils peuvent être taillés après la floraison. Pour régénérer un sujet âgé, couper au ras du sol une partie des troncs, à la sortie de l’hiver, en étalant sur deux ou trois ans.

Ici on omettra les espèces L. nitida et L. pileata , à mener en couvre-sols ou en haies basses, produisant des fleurs discrètes à condition de ne pas les tailler.

Fleur et butineurs

Sauf pour L. fragrantissima et L. standishii qui fleurissent de décembre à mars, la floraison est printanière, sur une durée de 2 à 4 semaines. De délicates fleurs éclosent, plus ou moins parfumées, de couleur blanc-crème, jaune, rose ou rougeâtre. Elles vont par deux, les paires étant disposées le long des tiges, à l’aisselle des feuilles. La fleur est discrète, petite, moins de 2 cm de long, contrairement à celle longue des lianes.

Cinq pétales se sont joints à leur base pour former un tube étroit prolongé par cinq lobes plus ou moins soudés. Cette corolle contient 5 étamines et le style. L’ovaire n’est pas dans la corolle mais sous le calice.

Le nectar, secrété au fond du tube, est très accessible aux butineurs. La fleur s’épanouit le matin, principalement pollinisée par les abeilles (sauvages, à miel, bourdons). Il en existe deux types :

Images 1 et 2. La corolle présente une symétrie radiale. Les 5 lobes sont étalés, disposés en une étoile plus ou moins régulière. Cette forme primitive n’est présente que sur de rares espèces comme L. syringhanta.

Images 3 et 4. La corolle présente une symétrie bilatérale et deux lèvres, la supérieure à 4 lobes plus ou moins soudés. C’est la fleur de la grande majorité des chèvrefeuilles arbustifs.

On voit souvent des corolles intermédiaires entre ces deux types.

La fleur est suivie d’une baie charnue, rouge, sinon jaune, noire ou bleue, en général légèrement toxique, sauf chez les camérisiers. Les baies sont appréciées des oiseaux. Les rouges ajoutent un plus décoratif.

Quelques espèces

Des pépiniéristes spécialisés proposent environ 40 espèces originales, sans compter les variétés et les hybrides. En voici quelques-unes :

L. syringantha (Tibet, Chine), d’une hauteur de 1 à 2 m. Espèce montagnarde, tiges fines, arquées, petites feuilles. Fleur rose pâle parfumée au printemps, en étoile. Le tailler les premières années pour un port dense, bien ramifié. Espèces proches (tout autant intéressantes) : L. alberti, L. angustifolia, L. myrtillus, L. rupicola, L. tomentella et L. thibetica.

L. gracilipes (Japon). Hauteur 1,5 m. Tiges fines, arquées. Floraison précoce, au début du printemps, avant la foliaison. Fleur tombante, peu parfumée, à corolle rose, en étoile. Espèces proches : L. iberica, L. microphylla, L. ramossima, L. tangutica, L. vesicaria.

Les camérisiers L. coerulea ou L. kamtschatica sont cultivés pour leurs baies bleues couvertes de pruine. Elles sont comestibles, riches en vitamines. Les fleurs jaune-crème attirent les butineurs.

L. fragrantissima, chèvrefeuille d’hiver (Chine), d’une hauteur de 2,5 m. Arbuste vigoureux au port étalé, pouvant être palissé. En hiver, de décembre à mars, sont disposées le long des tiges de petites fleurs blanches bilabiées, tombantes, au parfum puissant et subtil (d’où fragrantissima). Cet arbuste, accompagné des bruyères d’hiver, est sans pareil pour soutenir les butineurs précoces. En mai, les mésanges raffolent des baies rouges et juteuses. Espèces proches : L. elisae, L. standishii. Les hybrides L. x purpusii sont issus d’un croisement entre L. fragrantissima et de L. standishii.

Les espèces suivantes ont des tiges creuses.

L. tatarica (Chine, Sibérie, Russie). Arbuste vigoureux et touffu, d’une hauteur de 3 à 4 m. Le plus connu des arbustifs, par l’abondance de sa floraison. La corolle est bilabiée, dans des teintes allant du blanc au rose. Il existe plusieurs cultivars, sélectionnés pour leur corolle rose tendre ou rose pourpré : ‘Arnold Red’, ‘Hack’s Red’, ‘Rosea’, ‘Grandifolia’ et ‘Zabelli’. Espèces proches : L. floribunda et L. korolkowii.

L. morrowii (Chine, Japon). Arbuste vigoureux, d’une hauteur de 2 à 3 m, au port lâche et étalé. Très précoce, débourre en mars. Corolle bilabiée blanc-crème, virant jaune en fanant. Espèces proches : L. chrysantha, L. deflexicalyx, L. ruprechtiana, L. trichosantha et L. xylosteum. Les hybrides L. x bella sont issus d’un croisement entre L. tatarica et L. morowii.

L. maackii (Chine, Japon). Arbre d’une hauteur de 3 à 5 m, au port étalé, plus large que haut, à planter en sujet isolé. Longues feuilles vernissées. Superbe floraison en mai-juin, les branches étant hérissées de fleurs dressées, bilabiées, parfumées, d’un blanc pur qui vire ensuite au jaune.