Coréopsis

Abeille sur coréopsis

Famille des Astéracées, genre Coreopsis

Nous poursuivons notre tour des marguerites nord-americaines avec les coréopsis, des plantes apparentées aux bidens, dahlias et cosmos. Il en existe environ 60 espèces natives du continent américain.

Les coréopsis des jardins, très florifères, sont des vivaces, sauf une annuelle, Coreopsis tinctoria. Des plantes des champs, qui ont besoin de soleil, et très rustiques, au-delà de – 18°, souvent plus. Leur hauteur dépasse rarement 80 cm, mais C. tripteris peut atteindre 2 m. Les feuilles sont simples (non divisées) ou découpées en lobes. Sur un même plant, leur forme et leur disposition peuvent varier, de la base au sommet.

Le capitule radié séduit le regard par ses couleurs chaudes et son style. Les ligules, parfois dentées, vont du jaune citron au jaune orangé, sauf chez C. rosea (ligules roses) et C. tinctoria (ligules bicolores, jaunes avec un œil rouge). Le nombre de ligules par capitule est variable, souvent autour de 8.

Les coréopsis attirent les abeilles, syrphes et papillons. La floraison est très longue, souvent tout l’été. On peut la prolonger en coupant les capitules fanés.

En graines on trouve C. grandiflora, C. grandiflora ‘Mayfield Giant’, C. lanceolata, C. palmata, C. tinctoria et C. tripteris

La grande étude sur les Coréopsis menée en 2015 par le Mount Cuba Center, un jardin botanique nord-americain (voir la page Références), a permis de distinguer trois groupes, les coréopsis vivaces robustes, les vivaces délicats à cultiver et les annuels.

1) Les coréopsis vivaces robustes

Il s’agit de C. verticillata, C. palmata, C. major et C. tripteris, étroitement apparentés, à ligules jaunes, plus C. rosea à ligules roses.

Ces espèces sont des vivaces de bonne longévité, capables d’endurer des hivers même en sol lourd. La floraison est estivale sauf pour C. tripteris plus tardif. Propagation par des rhizomes (tiges souterraines) sans devenir envahissants. Diviser la souche environ tous les 3 ans. Bonne résistance à l’oïdium, une maladie cryptogamique qui attaque les feuilles en les couvrant d’un feutrage blanc.

Coreopsis verticillata, hauteur 80 cm. Le plus connu, à juste titre : une touffe dense, très ramifiée, des tiges grêles, souples, un feuillage très finement découpé, et une floraison abondante de juin à septembre. Deux feuilles opposées donnent la fausse impression d’un verticille, d’où le nom C. verticillata. Son capitule est jaune citron, de diamètre entre 3 à 5 cm.

C. verticillata est le meilleur choix pour débuter. Il supporte mieux la chaleur et la sécheresse que les autres coréopsis, et trouve sa place dans un jardin sobre en eau. Au printemps, son démarrage est tardif, marquer sa place pour ne pas l’oublier.

C. verticillata ‘Zagreb’ (50 cm) et C. verticillata ‘Grandiflora’ (75 cm) (à ne pas confondre avec C. grandiflora) sont deux belles sélections à ligules jaune vif. ‘Zagreb’ a éte créé en 1948 par l’horticulteur allemand Ernst Pagels.

C. ‘Moonbeam’ (60 cm) est un hybride stérile (pas de graines) issu de C. verticillata et C. rosea, à ligules jaune clair. C. ‘Sunbeam’ est issu d’une mutation de Moonbeam’ d’un jaune plus soutenu.

C. major, hauteur 80 cm. On le reconnait par sa feuille découpée en 3 folioles lancéolées. Deux feuilles opposées donnent la fausse impression d’un verticille. Longue floraison estivale, grand capitule à ligules jaunes, de 5 cm de diamètre. Plante peu exigeante, se satisfait d’un sol pauvre. Manque un peu de vigueur, plus belle plantée en groupe.

C. palmata, hauteur 90 cm. Tiges raides et dressées, non ramifiées, portant chacune un unique capitule jaune clair, de 3 à 5 cm de diamètre. Feuilles divisées en 3 lobes lancéolés, parfois 5. Floraison en début d’été.

C. tripteris, hauteur 1,8 m et plus, le géant de l’équipe, très robuste. Tiges dressées non ramifiées , portant chacune un unique capitule à ligules jaunes et cœur brun, de 3 à 5 cm de diamètre. Feuilles divisées à 3 lobes lancéolés, parfois 5. Longue floraison en fin d’été.

C. rosea, hauteur 60 cm. Il ressemble à C. verticillata dans son port et son feuillage, mais ici les feuilles sont simples, linéaires, filiformes, rarement divisées. Petit capitule à ligules roses. Contrairement à C. verticillata , il ne supporte ni les fortes chaleurs ni la sécheresse, réclamant un sol humide sans excès.

C. rosea a transmis par hybridation des teintes roses et rouges à plusieurs cultivars.

2) Coréopsis vivaces de courte vie

Il s’agit de C. grandiflora, C. lanceolata et C. auriculata. Ces espèces ont des atouts : une floraison, abondante dès la 1ère année, à partir de juin. Un capitule de grande taille, à ligules dentées, superbe, d’un jaune éclatant tirant parfois sur l’orange. Mais elles sont un défi à cultiver, par manque de robustesse (elles meurent souvent après quelques hivers) ou par sensibilité à l’oïdium. Couper les tiges florales en début septembre pour éviter que les souches s’épuisent à fleurir.

Leur longévité est améliorée par un sol qui draine vite (en pente, butte ou massif surélevé). Ce ne sont pas les coups de froid qu’elles craignent, mais de mauvaises conditions de culture hivernale. Faire des boutures pour anticiper les pertes. Toutes sont sensibles à l’oïdium. Pour l’éviter, arroser plutôt le matin sans mouiller le feuillage, et éviter de serrer les plants pour garder une bonne circulation de l’air.

C. grandiflora, coreopsis à grandes fleurs, hauteur 60 cm. Les feuilles du bas sont simples, lancéolées, celles situées le long des tiges sont finement divisées. Son capitule peut avoir 6 cm de diamètre. Cultivars proches du type : ‘Etoile d’Or’, ‘Mayfield Giant’.

C. lanceolata, coreopsis lancéolé, hauteur 60 cm. Comparé à C. grandiflora, on le reconnaît par ses feuilles pour la plupart simples (non divisées), ses tiges florales sans aucune feuille dans leur moitié haute, et par son grand capitule pouvant atteindre 8 cm de diamètre. Sa longévité est assez bonne mais il est sensible à l’oïdium.

C. auriculata, coreopsis auriculé, hauteur 40 cm. De courte vie, mais il se propage par ses stolons sans être invasif (tiges aériennes rampantes qui s’enracinent en produisant de nouveaux pieds, comme chez le fraisier). Un coréopsis original par son beau feuillage persistant, vert foncé, dense. Les feuilles sont simples ou portent chacune à sa base deux lobes latéraux comme deux oreilles de souris, d’où l’adjectif auriculata. Le plus précoce, il fleurit dès le printemps. Le capitule fait 3 à 5 cm de diamètre.

3) Annuelles

C. tinctoria, coreopsis des teinturiers, calliopsis. Hauteur 90 cm, nettement moins pour certains cultivars. Vendu en graines faciles à semer directement en pleine terre, à l’automne ou au printemps ; par la suite il se ressème. Feuilles pennées, finement divisées. Floraison rapide et abondante, élégant capitule à ligules dentées, bicolores jaune-rouge, autour du disque brun. Bonne résistance à la sécheresse.

4) Hybrides

Le marché horticole du coréopsis est dominé par des hybrides éloignés du type, issus de croisements répétés entre les coréopsis vivaces robustes et ceux vivaces de courte vie. On y retrouve souvent le feuillage très fin de C. verticillata et des capitules plus gros, dotés de ligules roses, rouges, oranges, blanc crème ou bicolores. Ils sont stériles, de taille moyenne ou nains. Leur rusticité est variable. Eviter ceux à fleur double ou semi-double.