Eupatoires

Robert Le Diable sur un corymbe d’eupatoire

Famille des Astéracées, genres Eupatorium, Eutrochium, Ageratina, Conoclinium et Vernonia

Les eupatoires sont natives d’Amérique et d’Eurasie. Celles qui nous intéressent sont des vivaces au feuillage caduc, originaires d’Amérique du nord, sauf l’eupatoire chanvrine, commune en Europe.

À l’état sauvage, elles prospèrent dans des zones humides (marais, fossés, berges). Au jardin, elles exigent un sol assez riche, frais à humide, nécessaire à leur croissance rapide. Sinon, dès qu’elles manquent d’eau, le bout des tiges se met à pendre, surtout les deux premières années où leur enracinement reste superficiel.

Leurs tiges dressées, non ramifiées, rigides, creuses ou à moelle, peuvent atteindre des tailles impressionnantes, au-delà de 2 m. Si leur hauteur gêne, on peut les pincer au printemps, mais alors elles deviennent buissonnantes et perdent leur allure élancée.

On peut leur associer une épilobe, un vernonia, la salicaire Lythrum salicaria, la reine des prés Filipendula rubra, le Veronicastrum virginicum par exemple.

Les eupatoires sont très rustiques et supportent des températures au-delà de – 15°. Si elles ne sont pas rabattues à l’automne, les oiseaux profitent des graines en hiver. Au printemps, leur reprise est tardive, elles sont parmi les dernières à émerger.

Changement de classification

L’ancien genre Eupatorium était un vaste fourre-tout. Avec les progrès de la biochimie et de la génétique, il a été découpé, une partie de ses 800 espèces étant déplacées vers de nouveaux genres comme Eutrochium, Ageratina, Conoclinium … et renommées, d’où des synonymes. Mais les anciens noms perdurent en horticulture. Le nouveau genre Eupatorium ne compte plus que 70 espèces environ.

Inflorescence

La floraison se produit généralement en fin d’été, en août – septembre, parfois plus tard, très attractive aux butineurs ! Au sommet des tiges, de grandes inflorescences rassemblent des ‘bouquets’ de petits capitules, sans ligules, de couleur rose, blanche, rouge ou pourpre.

De chaque fleuron émerge un long style à deux branches qui donne à l’inflorescence un aspect duveteux. Les fleurons sont riches en nectar et régalent une foule d’abeilles, syrphes et papillons.

Vraies eupatoires

Elles appartiennent au genre Eupatorium. Leurs feuilles sont opposées.

Eupatorium cannabinum, Eupatoire chanvrine (Eurasie). Commune en France dans les zones humides. Hauteur 2 m et plus. Les feuilles opposées, profondément découpées en 3 à 5 segments, ressemblent vaguement à des feuilles de cannabis, d’où son nom. Eviter les cultivars ‘Plenum’ ou ‘Flore pleno’, à fleurs doubles.

Eupatorium perfoliatum, Eupatoire perfoliée (Amérique du Nord). Hauteur 1 m. Les feuilles sont simples, opposées, sans pétioles, soudées par leur bases, comme traversées par la tige. Inflorescence blanche plaisamment parfumée.

Les eutrochiums

Ces belles eupatoires d’Amérique du Nord appartiennent au nouveau genre Eutrochium. Longues tiges pourpre foncé, feuilles lancéolées, dentelées, disposées en verticilles de 3 à 7 unités, comme les rayons d’une roue. En été, grandes inflorescences arrondies, de couleur rose, pourpre. Ces eupatoires sont très décoratives.

Eupatorium maculatum = Eutrochium maculatum, Eupatoire maculée. Hauteur jusqu’à 2 m. Plusieurs cultivars.

Eupatorium purpureum = Eutrochium purpureum, Eupatoire pourpre. Hauteur jusqu’à 2,5 m. Il faut parfois tuteurer les tiges qui ont tendance à ployer sous le poids des inflorescences.

Eupatorium dubium = Eutrochium dubium. Hauteur jusqu’à 1,7 m. Deux cultivars compacts, ‘Little Joe’ (1,1m) et ‘Baby Joe’ (80 cm).

Eupatorium fistulosum = Eutrochium fistulosum, Eupatoire fistuleuse car ses tiges sont creuses. Hauteur jusqu’à 3 m.

Genre Ageratina

Eupatorium rugosum = Ageratina altissima, Eupatoire rugueuse (Amérique du Nord). Hauteur 1,2 m et plus. Tiges fines et bien ramifiées, port en boule dense. Feuilles opposées, ovales, cordées, dentelées, inflorescence blanche. Floraison très tardive, une des rares d’octobre, couverte de papillons et d’abeilles à miel. Vendue en graines sous sa forme non modifiée (feuillage vert clair). En jeune plant, le cultivar ‘Chocolate’ a un feuillage pourpre foncé.

L’eupatoire rugueuse est se propage par ses graines, et autour d’elle, par ses rhizomes. Éblouissante en automne, elle a aussi quelques défauts : c’est une vivace de courte vie, et il est conseillé d’en faire des boutures à l’avance. D’autre part, il faut absolument éviter que des herbivores la broutent, car ses feuilles contiennent un composé hautement toxique, le trémétrol.

Genre Conoclinium

Eupatorium coelestinum = Conoclinium coelestinum, Eupatoire à fleurs d’ageratum (Amérique du Nord). Hauteur 50 à 80 cm. La dernière à démarrer au printemps ! Floraison tardive, en septembre – octobre : des inflorescences brumeuses d’un étonnant bleu pastel très doux, proches de celles de l’agérate du Mexique. Un bon couvre-sol qui se propage rapidement par ses rhizomes, dans un sol frais à humide, même à mi-ombre.