Comment savoir si un cultivar est plus attractif aux insectes pollinisateurs que sa forme sauvage ?
En pratique, un jardinier attentif se fait vite son opinion, même si elle n’est valable que dans son jardin : il suffit de planter et d’observer.
Pour y répondre objectivement, il faut mettre en place une expérimentation : cultiver la forme sauvage et son cultivar sur deux parcelles d’un site bien choisi, et comparer leurs performances.
Lors de leurs floraisons, pas forcément simultanées, noter pour chacun, plusieurs fois par jour, sur une durée de 20 minutes par exemple , combien de butineurs en tout, combien de chaque type. Noter pour chacun leur mode de butinage (pollinisation, vol de nectar, …).
Plusieurs biais peuvent fausser l’étude :
— Si par exemple la floraison du cultivar est plus précoce de 2 ou 3 semaines que sa forme sauvage, la population d’insectes peut varier fortement durant cette période, à cause de leur cycle ou de la météo, ce qui peut avantager l’un ou l’autre.
— Si par exemple, le cultivar est moins rustique ou plus sensible aux maladies que sa forme sauvage, ses plants malades sont moins attractifs aux butineurs, ce qui risque de le défavoriser.
Les populations d’insectes varient fortement d’une année à l’autre, donc il faut reprendre ce protocole 2 ou 3 ans.
Blian. Cette expérimentation est lourde, longue, coûteuse et pas forcément concluante. On comprend pourquoi le soutien aux butineurs n’est jamais pris en compte parmi les critères de sélection d’un nouveau cultivar !
Pourtant ce type d’étude existe, réalisé par des chercheurs qui encadrent des étudiants bénévoles, dans un cadre académique.