La fleur, par la magie de ses couleurs ou de son parfum, nous permet de ressentir ou d’exprimer des sentiments, des émotions. Mais sa fonction botanique est d’assurer la reproduction sexuée. Avant de voir comment elle interagit avec les insectes butineurs, il est utile de revoir comment elle est organisée.
1) Anatomie d’une fleur bisexuée
Dans cette coupe d’une fleur hermaphrodite (= bisexuée), on voit, en allant de la périphérie vers le cœur de la fleur, deux enveloppes, le calice et la corolle , puis les étamines (organes mâles), et au centre, le pistil (organe femelle),
Le calice, formé par les sépales, est l’enveloppe externe qui protège la fleur des intempéries et prédateurs quand elle est en bourgeon.
La corolle, formée par les pétales, a pour fonction d’attirer les pollinisateurs par ses couleurs.
Chaque étamine est formée d’une fine tige, le filet, surmonté d’une anthère, formée de 2 loges qui produisent les grains de pollen, la semence mâle, le « sperme » de la fleur.
L’organe central femelle, le pistil, est formé d’un seul ou de plusieurs carpelles, souvent 5, libres ou soudés entre eux. Chaque carpelle contient un ovaire, cavité abritant les ovules. Le pistil est prolongée par une sorte de tige, le style, lui-même coiffé d’un bouton collant, le stigmate, dont la fonction est de capturer les grains de pollen.
Les nectaires sont des glandes situées à la base des pièces florales, et qui secrètent le nectar, un liquide sucré, dont le rôle est d’attirer les pollinisateurs.
Sur le schéma ci-dessus, image 1, l’ovaire est supère : les pièces florales (calice, corolle, étamines) sont insérées à sa base, donc il est située à l’intérieur de la corolle, C’est le cas le plus fréquent. Plus rarement (image 3), l’ovaire est infère : les pièces florales sont insérées à son sommet, donc il est situé sous la corolle.
légende. 1 : ovaire supère. 3 : ovaire infère. 2 : position intermédiaire. g = gynécée = pistil. a = anthères. p = pétales. s = sépales. r = réceptacle.
Maturité des organes
Souvent, les organes sexuel ne sont pas mûrs en même temps. Fréquemment, les anthères le sont avant le stigmate (protandrie) : elles libèrent les grains de pollen avant que le stigmate soit réceptif. Il devient alors humide, collant, et peut capturer un grain de pollen transporté par le vent ou une abeille. Ce décalage de maturité limite le risque que la fleur se pollinise elle-même.
La corolle
Voisi quelques corolles usuelles :
Image 1. Bouton d’or (renoncule) : pétales libres, corolle régulière ou étoilée (formant une étoile), symétrie centrale.
Image 2. Violette : pétales libres, symétrie bilatérale ( effet de miroir, comme dans un visage). Le pétale du bas est le plus grand et il présente un veinage bleu sur fond blanc.
Image 3. Ipomée : pétales soudés, corolle régulière, en entonnoir. Les pétales se sont joints pour former un long tube qui s’évase progressivement. On parle aussi de corolle en trompette ou infundibuliforme.
Image 4. Phlox : cinq pétales se sont joints à leur base pour former un long tube étroit. Au-delà, ils se prolongent par cinqs lobes libres, en étoile régulière, perpendiculaire au tube. On parle de corolle hypocratériforme.
Soit les pétales sont libres (Bouton d’or et Violette), soit ils sont soudés (Ipomée), soit ils sont soudés à leur base et libres au-delà (Phlox).