Molènes

Syrphe sur une fleur de molène

Famille des Scrofulariacées, genre Verbascum

Plusieurs espèces de ce genre sont présentes dans nos campagnes : ces molènes ou bouillons blancs dressent leurs fières hampes florales au bord des chemins. Il en existe environ 450 espèces natives d’Eurasie. Celles qui nous intéressent sont bisannuelles ou vivaces de courte vie. Elles donnent un air champêtre au jardin et amènent une verticalité qui conduit les yeux vers le ciel !

De fortes tiges dressées, peu ou pas ramifiées, portent à leur sommet des épis ou des grappes de fleurs. Les feuilles sont ovales à elliptiques, glabres (sans pilosité) ou couvertes d’un duvet argenté de poils courts et fins. Elles sont disposées en spirale le long des tiges et leur taille va en se réduisant vers le haut.

La première année, ces molènes forment une une rosette persistante de grandes feuilles basales. La deuxième, elles émettent de fortes hampes (tiges florales) feuillues. Ensuite elles disparaissent, ou se prolongent encore un ou deux ans, selon les conditions. Pour certaines espèces, il est difficile de dire si elles sont bisannuelles ou vivaces.

Chaque plant produit un grand nombre de graines et se ressème spontanément, certains cultivars ne revenant pas à l’identique.

Très rustiques, au-delà de – 20°, et peu exigeantes sur la qualité du sol, pourvu qu’il soit bien drainé, elles sont parmi les premières à coloniser les friches industrielles ou les zones dévastées par les incendies. Leur besoin en eau est faible, mais la floraison est plus abondante avec quelques arrosages occasionnels. Eviter tout engrais qui pourrait faire verser les tiges.

1) Fleur et pollinisateurs

La corolle est jaune, blanche ou violette. Les espèces à fleur jaune ont souvent une variété à fleur blanche, dite ‘Album’. L’éclosion des fleurs se propage en spirales du bas vers le haut de l’inflorescence. La fleur est éphémère : elle éclot le matin et chute après quelques heures.

La corolle est presque régulière, formée d’un tube très court et de cinq lobes perpendiculaires au tube. Autour de la gorge, on voit des marques souvent pourpres ou violettes qui guident les insectes vers le nectar, facile d’accès. Quatre ou cinq étamines, parfois barbues, émergent du tube, en compagnie du style.

La fleur attire les abeilles (solitaires, à miel, bourdons) mais aussi des papillons et des ‘mouches’.

2) Espèces

À fleur jaune ou blanche

Verbascum bombyciferum ou molène argentée (Turquie). Hauteur jusqu’à 1,8 m. Bisannuelle ou vivace, feuillage feutré vert argenté, fleurs jaune citron. Une sélection, ‘Polarsommer’ = ‘Artic Summer’.

V. chaixii ou molène de Chaix, présent en France. Hauteur jusqu’à 1 m. Vivace, parfois bisannuelle, feuillage glabre vert franc, fleurs jaunes aux étamines pourpre violacé. Une variété, ‘Album’, à fleurs blanc-crème et deux sélections, ‘Sixteen Candles’ (fleur jaune) et ‘Wedding Candles’ (blanche).

V. nigrum ou molène noire, commun en France. Hauteur jusqu’à 1,6 m. Bisannuelle ou vivace, feuillage vert franc, fleurs jaunes. Les filets des étamines sont couverts de poils rouge violacé. Une variété, ‘Album’, à fleurs blanches.

V. olympicum ou molène d’Olympe (Grèce, Turquie). Hauteur jusqu’à 1,8 m. Bisannuelle ou vivace, feuillage vert franc. On le reconnait par ses inflorescences très ramifiées, multipliant les épis de fleurs jaunes.

V. thapsus, le bouillon blanc, commun en France. Hauteur jusqu’à 2 m. Bisannuelle au feuillage feutré, vert argenté, les feuilles du haut décurrentes (sans pétiole, le limbe se prolongeant en une ailette le long de la tige), fleurs jaunes.

Autres molènes à fleur jaune ou blanche : V. blattaria, V. densiflorum, V. lychnitis, V. phlomoides.

À fleur violette

V. phoeniceum ou molène de Phénicie. Une vivace de courte vie, moins vigoureuse et moins haute (80 cm). Quelques hampes se dressent d’une petite rosette de feuilles gaufrées vert franc, et portent des grappes de grandes fleurs violettes, de 3 à 4 cm de diamètre. Une sélection : ‘Violetta’.

On trouve les espèces botaniques en graines du commerce.

3) Hybrides

Par sa couleur violette originale chez les molènes, V. phoeniceum est le parent de nombreux hybrides très horticoles, obtenus en le croisant et recroisant avec des espèces à fleurs jaunes ou blanches. Ils se reconnaissent par les teintes intermédiaires et fades de leurs fleurs : rose saumon, rose foncé, rose pourpré, blanc crème, brun rosé … Des teintes qui font le bonheur des catalogues, mais pas celui des butineurs.